Megheti

Megheti : mot arménien qui signifie mélodie

Le projet « Megheti » est inspiré des chants traditionnels et des musiques de danse qui ont bercé l’enfance de Nayiri Piloyan, altiste et arrangeuse du Quatuor Rhapsodie.

Issues de la tradition orale arménienne, les pièces de l’album ont été arrangées pour le quatuor à cordes classique en cherchant à refléter en musique des thèmes forts de la symbolique culturelle arménienne tels la nature, l’amour et l’exil. 

Le contexte historique du XXe siècle a amené le peuple arménien, victime d’un génocide, à redoubler ses efforts pour préserver son héritage culturel au Canada et à travers le monde.

Ce projet s’inscrit ainsi dans une perspective de devoir de mémoire, de valorisation de la communauté arménienne montréalaise, de la conservation et de la diffusion du patrimoine immatériel, particulièrement des danses et des chants traditionnels d’Arménie.

Amélie Lamontagne (violon 1), Ana Drobac (violon 2), Nayiri Piloyan (alto et arrangements), Sophie Coderre (violoncelle)

Enregistré aux studios PM, Madame Wood et Planet
Prise de son, montage, mixage et mastering : John Kaspy, Vincent Blain, Simon l’Espérance
Conception graphique : Martin Laliberté

Les oeuvres au programme

1 – Բարի արագիլ / Pari arakil
2 – Արիա – Վոգալիզ / Aria – Vocalise
3 – Օրոր / Oror
4 – Ջօ ջան / Djo djan
5 – Հով արէք / Hov arek
6 – Լուսին ելաւ / Loussin yelav
7 – Արի, իմ սոխակ / Ari, im sokhag
8 – Էլեգիա – Քանի վուր ջան իմ / Élégie – Qani vour djan im
9 – Ծով աչեր / Dsov atcher
10 – Անձրեւ եկաւ / Antsrev yegav
11 – Տոնական պար եւ Սեւանի աբին / Donagan bar yev Sevani apin
12 – Կռունկ, բարով դառնաս / Groung, parov tarnas
13 – Երեւան Էրեբունի / Yerevan Yerepouni
14 – Քեզ համար, Հայաստան / Pour toi Arménie

La pochette de l’album

Le dessin représente la lettre M en arménien, comme dans Megheti, en « Trchnakir » (Trchoun = 🐦oiseau, kir = écriture : alphabet des oiseaux).
Le Trchnakir est une tradition qui combine calligraphie, couleurs riches et motifs complexes. C’est un type de calligraphie unique à l’Arménien. On retrouve aussi le Dsaghgakir (dsaghig = 🌺fleur : vous devinez le reste!).
Dans ce dessin, nous avons utilisé un motif d’oiseau inspiré d’un manuscrit datant du IXe siècle.
Le tout a été réalisé par la main habile de notre extraordinaire graphiste : Martin Laliberté!

1 – Aleksey Hekimyan (1927-1982) : Բարի արագիլ / Pari arakil (Gentille cigogne / Kind Stork)

🎹 Musique : Aleksey Hekimyan (1927-1982)
✍️ Paroles : Ashot Grashi (1910-1973)
🎼 Arrangement : Nayiri Piloyan

C’est une chanson populaire auprès des Arméniens de la diaspora. La musique est triste, mais le texte est porteur d’espoir.

Idée poétique :
J’ai une maison et un logement, une patrie libre et un pays heureux. Bienvenue chère cigogne, construis ton nid près de chez moi, au sommet du peuplier. Les étoiles de mes enfants brillent de lumières éternelles et de rayons ardents, mes afflictions sont devenues des fleurs rayonnantes. Louons ensemble tout ce qui est bon, là-bas dans notre patrie.

Aleksey Hekimyan (10 avril 1927, Bakou – 24 avril 1982, Yerevan) était un célèbre compositeur arménien et auteur de chansons populaires. Hekimyan était également un général de la milice soviétique et était à la tête du département des enquêtes criminelles de la région de Moscou. Il était considéré comme le seul compositeur populaire au monde à diriger en même temps un département chargé de l’application de la loi.

Aram Khatchatourian a écrit : “Les mélodies d’Hekimyan sont incroyablement belles, expressives et toujours naturelles”.

Hekimyan a subi une crise cardiaque et est décédé le 24 avril 1982 à Moscou. Il est enterré à Yerevan, en Arménie.

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2 – Arno Babadjanian (1921-1983) : Արիա – Վոգալիզ / Aria – Vocalise (du film / from the movie « The Flight Starts from the Earth » (Полет начинается с земли) (1980))

🎹 Musique : Arno Babadjanian (1921-1983)
🎼 Arrangement : Nayiri Piloyan

Musique écrite pour le film « The Flight Starts from the Earth » (Полет начинается с земли) (1980) / Թռիչքը սկսվում է Երկրից / Trichqe sksvum e yerkrits / Le vol commence à partir de la Terre).

Babajanian est né à Yerevan le 22 janvier 1921. À l’âge de 5 ans, son talent musical est apparent et le compositeur Aram Khatchatourian suggère que le garçon reçoive une formation musicale appropriée. Deux ans plus tard, en 1928, Babajanian entre au Conservatoire d’État Komitas de Yerevan. En 1938, il poursuit ses études à Moscou avec Vissarion Shebalin. Il retourne ensuite à Erevan où, de 1950 à 1956, il enseigne au conservatoire.

Babajanian a écrit dans divers genres musicaux, y compris de nombreuses chansons populaires en collaboration avec des poètes de premier plan. Une grande partie de sa musique est enracinée dans le folklore arménien, qu’il utilise généralement dans le style virtuose de Rachmaninov et de Khatchatourian. Ses œuvres ultérieures sont influencées par Prokofiev et Bartók. Loué par Dmitri Chostakovitch comme un « professeur de piano brillant », Babajanian était également un pianiste réputé et interprétait souvent ses propres œuvres lors de concerts.

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3 – Parsegh Ganatchian (1885-1967) : Օրոր / Oror (Berceuse / Lullaby)

🎹 Musique : Parsegh Ganatchian (1885-1967)
✍️ Paroles : Raphael Patkanian (1830-1892) aussi connu sous le nom de Kamar Katiba, un grand poète Arménien
🎼 Arrangement : Nayiri Piloyan

Idée poétique :
Ferme les yeux mon enfant et dors, laisse le sommeil couvrir tes beaux yeux… et laisse-moi dormir aussi! Sainte Marie, porte mon chéri au sommeil. Dors, mon enfant, dors.

Parsegh Ganatchian (17 avril 1885 – 21 mai 1967) était un compositeur, chef d’orchestre et activiste socio-culturel arménien. Il a été un des élèves de Komitas dans les années 1910. Survivant à toutes les difficultés et au génocide, cinq élèves de Komitas ont décidé de poursuivre le travail de leur professeur. En 1919, parallèlement à l’activité chorale, ils ont commencé à publier des chansons sous le titre Hay koussan. Oror a été publié dans cette collection et il est rapidement devenu très populaire.
Ganatchian a plus tard vécu au Liban où il a joué un grand rôle dans la survie, la transmission et l’épanouissement de la musique arménienne. Il y a formé plusieurs ensembles dont des chorales.

Օրօր
Քուն եղի՛ր բալաս, աչքերդ խուփ արա՛,
Նաշխուն աչքերուդ քուն թող գայ վրայ:
Օրօր իմ բալաս, օրօր ու նանի
Իմ անուշիկիս քունը կը տանի: 

Դուն ալ քուն եղի՛ր, ինծի ալ քուն տու՛ր,
Սուրբ Աստուածամայր անուշիս քուն տու՛ր:
Օրօր իմ բալաս, օրօր ու նանի
Իմ անուշիկիս քունը կը տանի:
Berceuse
Va dormir, ma chérie, ferme les yeux,
Laisse le sommeil se poser sur tes jolis yeux.
Berceuse, ma chérie, jour après jour,
Le sommeil prend ma douce. 

Dors maintenant, et accorde-moi aussi le sommeil,
Sainte Mère, accorde le sommeil à ma douce.
Berceuse, ma chérie, jour après jour,
Le sommeil prend ma douce.

Quelques notes à propos de Raphael Patkanian:
Poéte populaire arménien, né au Nor-Kakhitchevan, aussi connu sous le nom de Kamar Katiba. Ce nom de plume est formé par les premières lettres des noms de ses étudiants avec qui il avait formé un club littéraire au Nor-Nakhichevan.
Katiba vient de Kateb qui veut dire écrivain.

Not Nakhichevan ou Nakhichevan-na-donu : ville dans le sud de la Russie, proche de l’Ukraine et de Marioupol, fondée en 1779 par des arméniennes de la Crimée.

Quelques notables artistes nés au Nor-Nakhichevan :
Mikayel Nalbandian (1839-1866) : écrivain
Martiros Saryan (1880-1972) : peintre
Avet Ter-Gavrielyan (1899-1983) : violoniste et fondateur du Quatuor Komitas
Gayane Chebotaryan (1918-1998) : compositrice et musicologue

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4 – Danse traditionnelle : Ջօ ջան / Djo djan (aussi connu sous le nom de Kamin Yana / also known as Kameen Yana)

🎹 Musique : Danse traditionnelle
🎼 Arrangement : Nayiri Piloyan
Aussi connu sous le nom de Kamin Yana, Zhora Bar, Jo Jon, Dzho Dzhan, Žora, Zora, Džo Džan, Jan, Djo Djon, Djo Djanj, Ճօ Ճօն, Zhora Bar/Ժօրա Պար

Cette danse a été popularisée par Zhora Markarian, directeur du California Folkloric Ensemble. M. Makarian a appris la danse lorsqu’il était enfant dans sa région natale de Spitak, située dans la partie nord de l’Arménie. C’est une danse traditionnellement exécutée par des hommes.

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5 – Komitas (1869-1935) : Հով արէք / Hov arek (Soufflez / Make Breeze)

🎹 Musique : Chant folklorique / traditionnel, recueilli par Komitas (1869-1935)
✍️ Paroles : Chant folklorique / traditionnel
🎼 Arrangement : Nayiri Piloyan

Idée poétique :
Un jeune homme qui implore le vent de venir apaiser sa souffrance causée par une peine d’amour.
Il y a un enregistrement qui date de 1912 où on entend Komitas chanter Hov Arek. Il aurait possiblement amalgamé deux chants ensemble.

Soghomon Soghomonian naît en 1869, dans une région pauvre de l’empire ottoman.
On le connaît mieux sous le nom de Komitas. Survivant du génocide de 1915, il est une des figures tutélaires de la culture arménienne. On lui doit la sauvegarde du patrimoine musical arménien.

Orphelin précoce et intelligent, la voix angélique de Komitas lui permet de rentrer dans un séminaire orthodoxe arménien. À 16 ans, il a une révélation en découvrant la richesse de la musique traditionnelle arménienne. Chants de travail, de labour, musique de troubadour, musique liturgique, tout l’interpelle.

C’est à 25 ans qu’il reçoit le nom de Komitas en référence à un compositeur arménien du VIIe siècle. À partir de 1900, il voyage en Arménie, observe les chants et les danses traditionnels et retranscrit tout. Il transforme ces chants ruraux, les harmonise et en fait des compositions jouées dans les salles les plus prestigieuses d’Europe.

Le 24 avril 1915, en pleine Première Guerre mondiale, il est arrêté et emprisonné avec d’autres artistes et intellectuels. Il chante pour adoucir ses peines. Il chante aussi comme un acte de résistance face aux gardiens, malgré les sévices. Il est relâché grâce à un Turc qui apprécie sa musique.
Il se cache dans un hôpital de Constantinople jusqu’à la fin des massacres.

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6 – Traditionnel : Լուսին ելաւ / Loussin yelav (La lune s’est levée / The Moon Has Risen)

🎹 Musique : Chant folklorique / traditionnel
✍️ Paroles : Chant folklorique / traditionnel
🎼 Arrangement : Nayiri Piloyan

Chanson colorée et mélodique qui raconte le lever de la lune, projetant une lumière rayonnante sur le sol.
Luciano Berio, célèbre compositeur italien du 20e siècle en a fait d’ailleurs un arrangement pour soprano et orchestre pour sa femme d’origine arménienne de l’époque, Cathy Berberian.

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7 – Traditionnel : Արի, իմ սոխակ / Ari, im sokhag (Viens mon rossignol / Come my Nightingale)

🎹 Musique : Chant folklorique / traditionnel
✍️ Paroles : Raphael Patkanian (1830-1892) aussi connu sous le nom de Kamar Katiba, un grand poète Arménien
🎼 Arrangement : Nayiri Piloyan

Il s’agit d’une berceuse arménienne dont les paroles sont écrites par Raphael Patkanian (comme la pièce Oror).
Cette chanson est probablement originaire du village de Shatakh, dans la province de Van. Les paroles décrivent une mère qui essaie d’endormir son bébé qui pleure. Elle appelle la gentille colombe, le doux rossignol et l’alouette à l’aide, mais ce n’est que lorsqu’elle appelle le faucon (l’oiseau combattant), qui chante un chant de guerre, que son enfant dort enfin. C’est l’appel de la rébellion qui pousse l’enfant au confort et au repos, ce que certains établissent comme un lien avec le peuple arménien dans son ensemble. Ainsi, cette simple berceuse en est venue à symboliser l’histoire de David et Goliath des Arméniens et de leur nation.

L’arrangement musical pour le quatuor à cordes reflète le texte avec l’intensification et la densification de l’instrumentation, pour aboutir à une grande pause et finir calmement lorsque l’enfant s’endort. Le violon 2 représente les oiseaux qui défilent.

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8 – Arno Babadjanian (1921-1983) – Sayat Nova (1712-1795) : Էլեգիա – Քանի վուր ջան իմ / Élégie – Qani vour djan im (Tant que je vivrai / As Long as I Live)

🎹 Musique : Sayat Nova (1712-1795), repris aussi par Arno Babadjanian (1921-1983)
✍️ Paroles : Sayat Nova (1712-1795)
🎼 Arrangement : Nayiri Piloyan

Sayat Nova est un éminent poète et « ashough » (équivalent d’un troubadour) arménien du XVIIIe siècle. Il est né à Tbilissi, capitale de la Géorgie. Plus de 230 chansons écrites et composées par Sayat Nova ont survécu et nous sont connues. Sayat Nova a toujours réussi à exprimer sa sensibilité la plus profonde. À la fois parolier et musicien, il était aussi un innovateur littéraire.

Qani vour djan im une chanson d’amour très émouvante de Sayat Nova écrite probablement autour de 1757. Le poème est fortement influencé par le turc, il y a plusieurs mots qui sont en turque, langue qui était parlée par les Turkmènes safavides qui vivaient à Tiflis au 18ème siècle.

Arno Babadjanian a aussi fait un arrangement pour piano de cette œuvre qu’il a appelé Elekia (Élegie) et qu’il a dédié à Aram Khatchadourian.

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9 – Parsegh Ganatchian (1885-1967) : Ծով աչեր / Dsov atcher (Yeux profonds / Deep Eyes)

🎹 Musique : Parsegh Ganatchian (1885-1967)
✍️ Paroles : Avetik Issahakyan (1875-1957)
🎼 Arrangement : Nayiri Piloyan

Oeuvre écrite à Beyrouth en 1937

Idée poétique :
Ces yeux de mer profonde promettaient l’amour et mon cœur scintillait comme une étoile.
Dommage ! Les yeux m’ont oublié et mon cœur s’est évanoui comme une étoile.

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10 – Komitas (1869-1935) : Անձրեւ եկաւ / Antsrev yegav (La pluie est tombée / The Rain Has Fallen)

🎹 Musique : Chant folklorique / traditionnel, recueilli par Komitas (1869-1935
✍️ Paroles : Chant folklorique / traditionnel
🎼 Arrangement : Nayiri Piloyan

Chanson publiée dans « La lyre arménienne », un recueil de chansons rustiques arméniennes par Komitas Vartabed.
A l’époque contemporaine, un corpus énorme de musique populaire a été transmis par Komitas (1869-1935), qui passa le plus clair de sa vie à transcrire et à classer les mélodies. Il parcourt les villages de l’Arménie historique pour recueillir auprès des paysans les mélodies, les chants et les poèmes populaires qu’il va minutieusement retranscrire en mentionnant les spécificités régionales. Par ces recherches réalisées à la veille du génocide, un grand nombre de traditions orales de l’Arménie occidentale seront sauvegardées.

« Les paysans arméniens chantent leurs chansons à l’unisson et sans accompagnement instrumental. Les Arméniens des villes connaissent peu l’art simple, mais éminemment original, de leurs compatriotes ruraux. »
« Dans la musique populaire arménienne, l’accent et le temps sont absolument indépendants l’un de l’autre; il faut donc chanter les chansons en se guidant seulement par les paroles et par les signes indiqués sur les notes et non point en suivant les règles de l’accent de la musique occidentale. »

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11 – Danse traditionnelle : Տոնական պար եւ Սեւանի աբին / Donagan bar yev Sevani apin (Danse des fêtes et Sur les rives de Sevan / Holiday Dance and On the Shores of Sevan)

🎹 Musique : Danse traditionnelle
🎼 Arrangement : Nayiri Piloyan

Le patrimoine de la danse arménienne a été considéré comme l’un des plus anciens et des plus variés de sa région respective. Du cinquième au troisième millénaire avant notre ère, dans les régions les plus élevées de l’Arménie, la terre d’Ararat, il y a des peintures rupestres de scènes de danse. Ces danses étaient probablement accompagnées de certaines sortes de chansons ou d’instruments de musique.
Les danses folkloriques sont l’un des meilleurs moyens d’identifier la nature et la pensée culturelle des Arméniens. Ces danses ont un sens et une histoire derrière elles. Au cours des siècles, ces danses ont été plus ou moins modernisées, mais elles n’ont jamais perdu leur caractère unique. Les Arméniens ont plus de 35 types de danses folkloriques telles que Kochari (danse en cercle), Shalakho, Yarkushta (danse guerrière), Iskhanats bar (danse des seigneurs) et bien d’autres encore, ainsi que des danses typiques de certaines régions telles que Arabkir, Moosh, Sasnapar et autres.
Les danses folkloriques arméniennes sont principalement des danses de groupe en cercle exécutées lors de fêtes, de cérémonies familiales et d’autres événements sociaux. Toutes les danses ethniques arméniennes montrent l’unité des Arméniens. Alors que les mouvements des filles sont comme une brise printanière – fragile et calme, les mouvements des garçons sur scène sont fiers et rappellent la majesté des montagnes arméniennes.

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12 – Aleksey Hekimyan (1927-1982) : Կռունկ, բարով դառնաս / Groung, parov tarnas (Grue, bon retour / Crane, Return in Goodwill)

🎹 Musique : Aleksey Hekimyan (1927-1982)
✍️ Paroles : Gevorg Emin (1919-1998)
🎼 Arrangement : Nayiri Piloyan

L’oiseau est un emlème fort qui symbolise la migration, l’exil, la construction d’un nouveau nid, à l’image des expatriés qui se retrouvent dispersés à travers le monde.

Idée poétique :
Grue, vole à travers le monde. Ramène chaque émigré arménien à la maison en les attirant avec la neige du mont Ararat et l’eau du lac Sevan jusqu’à ce qu’aucun émigré n’attende de vos nouvelles, pas un seul ne vous étiquette gharib grunk (grue émigré)

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13 – Edgar Hovhannisyan (1930-1998) : Երեւան Էրեբունի / Yerevan Yerepouni (Yerevan Erebouni)

🎹 Musique : Edgar Hovhanessian (1930-1998)
✍️ Paroles : Barouyr Sevag (1924-1971)
🎼 Arrangement : Nayiri Piloyan

Yerevan Yerepouni est une musique arménienne historique écrite par Paruyr Sevak et composée par Edgar Hovhanessian en 1968 pour l’honneur de la capitale de l’Arménie, Erevan. Yerevan Yerepouni est devenu l’une des chansons arméniennes les plus célèbres de l’époque et reste une chanson patriotique très populaire. C’est maintenant la chanson officielle de la ville d’Erevan.

Pour comprendre cette chanson, Yerepouni était le nom de Yerevan du temps du royaume d’Ourartou, au VIIIe siècle avant J.-C.

Երեւան դարձած իմ Էրեբունի:
Դու մեր նոր Դվին, մեր նոր Անի:
Մեր փոքրիկ հողի դու մեծ երազանք,
Մեր դարե կարոտ, մեր քարե նազանք:

Երեւան դարձած իմ Էրեբունի,
Դարեր են անցել, բայց մնացել ես պատանի:
Քո Մասիս հորով, քո Արաքս մորով
Մեծանաս դարով Երեւան:

Կյանքում ամեն սեր լինում է տարբեր,
Իսկ մենք բոլորս ենք քեզնով հարբել:
Տաք է սերը մեր, շեկ քարերիդ պես,
Հին է սերը մեր ձիգ դարերիպես
Yerevan tartsadz im Erepouni
Tu mer nor Tvin, mer nor Ani
Mer pokrig hoghi tu medz yerazank
Mer tare garod mer kare nazank

Yerevan tartsadz im Erebuni
Tarer es antsel payts mnatsel es badani
Ko Masis horov ko Araks morov
Medzanas tarov Yerevan

Gyankum amen ser linum e darper
İsg menk polors enk kezmov arpel
Dak e serı mer sheg karerit bes
Hin e serı mer tsik sarerit bes

Mon ancienne Yerepouni qui est devenue Yerevan.
Tu es notre nouveau Dvin (siège Catholicossal), notre nouvel Ani (capital du 11e au 13e sièce).
Un rêve qui orne notre petit coin de terre,
Après des siècles de nostalgie, avec des rochers taillés dans des façades de dentelle.

Yerevan, mon ancienne Yerepouni,
Les siècles sont passés, mais vous restez jeune.
Avec ton père Massis et ta mère Araxe à tes côtés
Puissiez-vous prospérer, Yerevan.

Dans la vie, chaque amour est unique,
Mais nous sommes tous pris d’amour pour toi.
Notre amour est brûlant comme tes roches dorées
Notre amour est profond comme tes siècles qui se succèdent

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14 – Charles Aznavour (1924-2018) – Georges Garvarentz (1932-1993) : Քեզ համար, Հայաստան / Pour toi Arménie (For You, Armenia)

Le 7 décembre 1988, la région de Spitak, alors en Arménie soviétique, est frappée par un séisme de 6,9 sur l’échelle de Richter.
Pour toi Arménie est une chanson caritative écrite par Charles Aznavour et composée par Georges Garvarentz, regroupant 88 chanteurs, personnalités de la télévision et comédiens français de l’époque. Les sommes récoltées ont permis de financer une fondation de solidarité pour venir en aide aux victimes du séisme.

Tes printemps fleuriront encore
Tes beaux jours renaîtront encore
Après l´hiver
Après l´enfer
Poussera l´arbre de vie
Pour toi Arménie
Tes saisons chanteront encore
Tes enfant bâtiront plus fort
Après l´horreur
Après la peur
Dieu soignera ton sol meurtri
Pour toi Arménie, Hayasdan!

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